"Nos deux enfants ont compris et me soutiennent",
affirme Jean Mercier, qui a aussi quatre petits-enfants. Les enfants,
peut-être ; mais la justice, elle, se montre moins compréhensive. Il se
retrouve poursuivi pour "homicide volontaire" et "non-assistance à personne en danger".
Dès le 11 novembre, à l'issue de sa garde à vue, il a été mis en
examen. Il a interdiction de se rendre à l'étranger. Leur chambre, sur
laquelle des scellés ont été posés, lui est encore interdite d'accès.
Entendu mardi par un juge d'instruction de Saint-Etienne, il doit être
convoqué de nouveau dans les prochaines semaines, et ne devrait pas être
jugé avant plusieurs mois.
"Ça fait vingt ans qu'on s'était mis d'accord"
Jean Mercier assume ce qui s'est passé, même s'il y a "toujours un fond de culpabilité qui vient me tarauder", souligne-t-il. "Je ne m'attendais pas à des poursuites pour homicide volontaire", reconnaît-il, espérant un non-lieu sur ce point. Selon lui, "ça
s'est passé comme elle le souhaitait. Ça fait vingt ans qu'on s'était
mis d'accord pour l'un et l'autre. Depuis près de deux ans, elle avait
adhéré à l'Association pour le droit de mourir dans la dignité". Un des administrateurs de l'association, Mickaël Boulay, également avocat, le défend.
Atteint lui-même de la maladie de Parkinson et d'un cancer de la prostate, il "espère pouvoir faire la même chose pour lui-même" lorsque le temps sera venu. Jean Mercier est persuadé que "d'ici quatre-cinq ans une loi sera votée" sur la dépénalisation de l'euthanasie. "Je voudrais que mon exemple serve", dit-il.